Témoignages de vie, performance artistique, ou encore méditation à 5.000 participant(e)s: c’est un programme hors normes que proposent l’association Eklore et son atypique fondatrice, la chasseuse de têtes Solenn Thomas, pour la Journée internationale des droits des femmes. Et la participation espérée … d’Isabelle Kocher, l’ex-patronne d’Engie.
L’association Eklore va faire monter 100 femmes sur la scène du Zénith de Paris à l’occasion du 8 mars 2020.
« Debout, citoyennes! » En faisant monter 100 femmes sur la scène du Zénith de Paris pour la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Solenn Thomas s’est lancé un défi: faire venir 5.000 spectateurs et spectatrices pour quatre heures d’un programme plutôt mystérieux et sans la moindre tête de gondole commerciale. « Il ne s’agit pas seulement de rendre visible des femmes leaders, mais des leaders du quotidien, explique la présidente fondatrice de l’association culturelle Eklore, qu’elle a créée avec le champion de natation paralympique Ryadh Sallem. Ce sont des femmes qui vont montrer leur valeur et leur engagement humaniste. » L’humanisme, c’est la marque de fabrique de l’événement, dont l’organisatrice au profil atypique exerce la profession de chasseuse de têtes. Au sein du cabinet de recrutement Alexander Hughes, elle est experte en féminisation des instances dirigeantes.
Trois femmes pour la paix
Au programme de ce spectacle, lui aussi hors normes: les témoignages inspirants de femmes comme la jeune activiste écologique belge Youna Marette – »la prochaine Greta Thunberg », assure Solenn Thomas–, Bénédicte Sanson, mentor passionnée auprès de jeunes entrepreneur(e)s, la coach Emmanuelle Gagliardi ou encore d’un trio de femmes qui veulent « professer la paix », l’écrivaine Hélène Pichon, la première femme rabbin Delphine Horvilleur et la première imame, Kahina Bahloul. Jusqu’au dernier moment, on ne saura pas si Isabelle Kocher, l’ancienne directrice générale d’Engie remerciée la semaine dernière par son conseil d’administration, se joindra à cette marée féminine. Ce serait un témoin de choix. Le programme prévoit aussi une performance artistique mettant en scène les 100 participantes, une « action numérique collective » qui reste pour l’instant secrète, sans oublier une séance de méditation à 5.000 participante(e)s guidée par Sofia Stril-Rever, la biographe de Sœur Emmanuelle et du Dalaï-lama!
Nadalette, autrice du Roseau penchant La Fonta et Solenn Thomas, fondatrice d’Eklore.
« Cette fois, on ne va pas parler des femmes mais on va les écouter parler », se réjouit Nadalette La Fonta, autrice du Roseau penchant (Fauves édition), l’une des 100 femmes qui témoigneront au Zenith. Cette ancienne cadre dans l’informatique viendra partager son « passage initiatique à la verticalité » à la suite d’une opération ratée qui aurait dû la condamner à l’horizontalité d’un lit d’hôpital. Après son livre, un Olympia et une conférence TEDx qui vient de dépasser le million de vues sur YouTube, elle veut aller encore plus loin dans l’exploration de sa vérité intime. « Je suis l’anti-rôle modèle, je suis une multitude de femmes, assure-t-elle. Sur scène, je dirai ce que je voudrais dire à mes filles s’il ne me restait que sept minutes à vivre. »
Une autre façon d’être féministe
C’est un processus de création unique qui a donné naissance à ce programme, au cours de réflexions par groupes de dix participantes qui se réunissaient tous les jeudis chez Nadalette La Fonta. Un modèle différent des 300 ateliers ou cabarets que l’association Eklore a pu organiser ailleurs depuis sa création, en 2015. Au fil des témoignages et des interventions artistiques, c’est l’image de femmes conscientes de leur pouvoir et soucieuses de la relation à l’autre qui devrait se dessiner. « #MeToo a donné la parole aux femmes victimes, ce qui était nécessaire, il est temps de voir les femmes comme des actrices du monde », affirme Solenn Thomas. Une autre façon d’être féministe.